(Daily News Cameroon)- « J’aime mon pays le Cameroun ». Tel est le nom du monument qui magnifie l’amour pour son pays. Les camerounais ont découvert il y ‘a quelques jours, des images largement relayées sur les réseaux sociaux à propos de ce monument. Il a été construit à Yaoundé, la capitale politique, et trône au rond-point entre les services du Premier ministre et le ministère de l’Enseignement supérieur. Pour de nombreux camerounais, ce monument est une vraie arnaque patriotique. « Déjà qu’il n’y a aucun effet “waouh!” pour cet encombrement quelconque, médiocre et tardif au cœur de Yaoundé. En plus ils n’ont même pas la dose de honte nécessaire pour faire disparaître ce ballon », a d’emblée critiqué le député Cabral Libii ce jour sur son compte Twitter.
Pour de nombreux camerounais, il s’agit ni plus ni moins que d’une fourberie. « Ce patriotisme qui agace! Ni l’amour ni le patriotisme ne se résume à la fourberie. Quand ils nous demandent d’aimer notre pays, voici le sens qu’il donne à cette phrase! Selon eux, aimer son pays, c’est de les laisser voler encore et encore ; aimer son pays c’est de les laisser envoyer leurs enfants dans les grandes écoles à recrutement direct; aimer son pays c’est de les laisser envoyer leurs enfants dans les plus grandes universités d’Europe ; aimer son pays, c’est de les observer arracher impunément les terres de pauvres citoyens ; aimer son pays, c’est de les laisser réserver des postes de prestiges à leurs progénitures dans la fonction publique », écrit le journaliste Riphin Ngoppe.
Pour ce directeur de publication de la Voix du Moungo, l’amour de son pays doit avoir pour socle, le bien-être du citoyen. « Aimer son pays, c’est d’encenser leurs enfants qui dépensent des millions dans les boîtes de nuit ; Non! L’amour pour son pays n’est pas un décret présidentiel, mais la recherche permanente du bien-être de tous les citoyens. La jeunesse de 1985 n’est pas celle de 2022 beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et il faut urgemment changer de paradigme », poursuit-il.
Il est rejoint dans cette grille de lecture par le journaliste Kevin Fotso. Pour lui, ce monument se résume en « Aimez votre pays et fermez vos yeux ». Et l’homme de média d’expliquer : « Ce n’est pas un hasard si en dessous des deux messages on a un ballon de football. C’est bien parce ce sport est un opium très fort capable de faire oublier qu’il y a ni eau, ni électricité quand Toko Ekambi marque à la dernière minute à Blida», affirme l’homme de média.
Leçon de patriotisme de pacotille
Pour bon nombre de camerounais, les initiateurs de ce monument n’ont aucune leçon de patriotisme à donner à quiconque. Parce que, « Le patriotisme ne se décrète pas. Il se construit dans le cadre d’une relation qu’un citoyen entretien avec son pays. Ce sentiment d’affection vis-à-vis de sa patrie est aussi le fruit de l’apport de l’état dans l’émancipation de ce dernier ».
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