(Daily News Cameroon)– Le ministère de la Défense a fait son mea culpa hier 7 juin 2022. Dans un communiqué rendu publique, l’armée a reconnu qu’une patrouille a tiré dans la région en crise du Nord-Ouest, sur une foule dans la région du Nord-Ouest. Ce qui a entrainé la mort de neuf civils « à savoir 4 femmes, 4 hommes et une fillette de 18 mois ». En plus de ces 9 morts, une fillette d’environ 12 mois a été légèrement blessée, poursuit le ministère.
D’après le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack et chef de la division de la communication du ministère de la Défense, le drame est survenu le 1er juin dernier vers 18h30 dans le village de Missong, département de la Menchum. Ce responsable du Mindef rapporte que 4 des 7 éléments d’un détachement du 53e Bataillon d’infanterie motorisée (BIM), détaché au poste avancé de Baar, de retour d’une patrouille, ont été immédiatement redéployés dans le village Missong « en mission de recherche d’un camarade porté disparu ».
Malheureusement, au cours de cette mission, ils vont se « heurter à un groupe de villageois survoltés », indique ce dernier. « Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée par rapport au refus de coopération des villageois hostiles et craignant le pire pour eux-mêmes et leur camarade disparu, les soldats (…) vont faire usage de leurs armes », déplore le Mindef.
Et « Comme mesure conservatoire, les 4 militaires (…) ont été démobilisés (…) et mis aux arrêts à la compagnie de gendarmerie de Bamenda », peut-on lire dans son communiqué. D’après l’opinion publique, l’armée a voulu cette fois, prendre les devants et éviter un 2e Ngarbuh. En effet, ce n’est pas la première fois qu’elle reconnait une bavure dans le conflit séparatiste qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016.
En février 2020 déjà, des militaires ont été accusés d’exaction dans une opération dans le village Ngarbuh, soupçonné d’être une base logistique des miliciens sécessionnistes. Une vingtaine de civils ont été tués. Suite ç une enquête, prescrite par le président de la République, Paul Biya, le ministère de la Défense va reconnaitre son forfait. Le procès de ces militaires est encore en cours au tribunal militaire de Yaoundé.
Discussion about this post