L’ONG trouve la décision du CNC « infondée et abusive », et appelle le régulateur à la revoir.
(Daily News Cameroon) – La suspension de Séverin Tchounkeu et Cedrick Noufele par le Conseil National de la Communication (CNC) continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive une semaine après. Hier, c’était au tour de Reporters sans frontières (RSF) de monter au créneau et de dénoncer une décision « infondée et abusive ». Plus grave pour l’ONG, elle « porte gravement atteinte à la liberté de la presse dans le pays », peut-on dans un communiqué publié sur son site internet. L’ONG ne va donc pas par quatre chemins pour la dénoncer. « Nous dénonçons ces suspensions qui ne reposent sur aucun élément sérieux mais qui visent clairement à sanctionner un média pour sa couverture d’une actualité sociale qui embarrasse les autorités », écrit le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger.
A en croire ce dernier, il s’agit ni plus ni moins d’une attaque contre le journalisme et le droit à l’information que l’organe de régulation est censé protéger. Par conséquent, « Nous appelons le CNC qui n’est pas coutumier des sanctions arbitraires à revoir sa décision», conclut Arnaud Froger. Pour rappel, le CNC a suspendu Séverin Tchounkeu, le P-DG d’Equinoxe Tv, pour un mois de l’exercice du métier de journaliste au Cameroun. L’information a été diffusée le vendredi 1er avril 2022 au journal de 13h, sur la radio publique (CRTV). L’émission dominicale « Droit de Réponse » diffusée sur la chaîne bleue et son présentateur Cedrick Noufele sont également suspendus pour une durée d’un mois.
A celui qui est par ailleurs Rédacteur en chef d’Équinoxe TV, le CNC reproche un manque d’encadrement des panélistes ayant entrainé la diffusion de propos à caractères conflictogène le 27 février 2022 dans « Droit de Réponse ». Il y a quelques jours, c’est Me Akere Muna qui avait trouvé ces sanctions regrettables. « Suspendre le patron d’Equinoxe et un journaliste pour les dires des tiers sur leur antenne, est tout simplement attristant », a écrit l’avocat. Equinoxe TV a déjà fait l’objet de plusieurs convocations devant l’organe de régulation mais n’a jamais été suspendu ces dernières années. Rappelons que le Cameroun occupe la 135e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.
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