La révélation a été faite par Jules Doret Ndongo, le ministre des Forêts de la faune.
(Daily News Cameroon)- Le Cameroun importe toujours l’essentiel de ce qu’il consomme au quotidien. Le déficit de la balance commerciale du Cameroun s’élevait d’ailleurs à 744 milliards de FCFA au 1er semestre 2021. Même des produits qui paraissent insignifiants comme des cure-dents n’échappe pas à cet import. D’après Jules Doret Ndongo, le ministre des Forêts et de la faune (Minfof), en 2020, le gouvernement a déboursé la somme de 5 milliards de FCFA pour importer des cure-dents à base de bois de bambou, fabriqués en Chine.
« Le cure- dent en 2020, c’est quand même 5 milliards de FCFA en termes d’importations. Nous avons dû l’importer pour 5 milliards de FCFA », a-t-il déclaré au cours du programme télévisé, Actualités Hebdo, diffusé le 17 avril 2022, sur les antennes de la Crtv télé. Pour le membre du gouvernement, « Si nous commençons à le fabriquer, c’est une économie que l’Etat fera et pourra être déployée vers d’autres destinations».
Le pays peine malheureusement à fabriquer localement et en quantité suffisante, ce produit malgré le potentiel dont il dispose. En effet, d’après les chiffres du Minfof, le Cameroun possède actuellement 1,2 million hectares de bambous (15 espèces de bambous et 21 espèces de rotin), font savoir nos confrères d’Eco Matin. A date, seule une infime quantité est transformée localement, principalement par des artisans évoluant dans le secteur informel.
Le gouvernement reconnaît d’ailleurs cette faiblesse et compte profiter du Salon international du Bambou et du rotin qui se tient depuis hier à Yaoundé, pour impulser une nouvelle dynamique à la filière du bambou, qui sert de substrat à la fabrication des cure-dents, tout comme les déchets de bois. «L’un des objectifs de l’Etat c’est de structurer, d’actualiser, de sortir les opérateurs de cet informel en organisant cette filière. Nous avons le potentiel, nous avons le bambou qui pousse naturellement, nous avons commencé à mettre sur pied des pépinières a indiqué Jules Doret Ndongo.
Et ce dernier de poursuivre : « Si ce secteur a fait du bien ailleurs, rien n’interdit que nous puissions bénéficier des avantages de ce produit au Cameroun, moyennant la mise en place de certains mécanismes et de leviers». En rappel, le Cameroun s’est donné pour mission d’implémenter avec efficience la politique d’import-substitution, précisée dans la loi de finances 2020 et officiellement en vigueur depuis 2021. Cette mesure ambitionne de révolutionner l’économie locale en limitant les importations, mais également en mettant en place des mécanismes pour développer l’industrie locale.
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