(Daily News Cameroon)- Patrice Samen, le président de la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs professionnels du Cameroun, est en détention au commissariat du 18ème arrondissement de Yaoundé, sis au quartier Ngousso. Ce leader syndical a été interpellé le 6 juin 2022 par la police. Il est accusé d’être le signataire d’un mot d’ordre appelant les conducteurs à faire un sit-in le 6 juin devant les services du premier ministre. Ledit sit-in avait pour but de dénoncer l’augmentation des prix de la visite technique automobile.
Comme lui, trois autres responsables syndicaux basés à Yaoundé ont été interpellés et placés dans plusieurs unités de police. Jusqu’à ce jour, ils sont toujours privés de liberté. Il s’agit d’Augustin Ngangoa, Jean Collins Ndefossokeng et Collins Tchoumi. Ils ont tous été placés en garde à vue administrative par une décision du préfet du Mfoundi. La garde à vue administrative dure 15 jours et peut être renouvelée une fois. Collins Ndefossokeng est détenu au commissariat du 5ème arrondissement à Ngoa-Ekéllé alors que Collins Tchoumi lui, se trouve au commissariat du 10ème à Bastos. Dans leur préavis, les présidents de syndicat invitaient leurs camarades à manifester également contre le transport clandestin et contre la présence des agents de la prévention routière du ministère des Transports sur nos routes.
Selon les informations recueillies par nos confrères de Lejour auprès des membres de la famille, les responsables syndicaux interpellés sont accusés de quatre chefs. Incitation à la rébellion, association des malfaiteurs, trouble à l’ordre public et complot contre la République sont ceux-ci. Pour Me Amungwa, avocat au barreau du Cameroun, ces motifs sont curieux dans un pays où le droit à la manifestation publique et le droit d’adhérer à un syndicat sont garantis par la Constitution ainsi que les instruments internationaux.
En effet, l’article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui dispose en son article 22 que : « Toute personne a le droit de s’associer librement avec d’autres, y compris le droit de constituer des syndicats et d’y adhérer pour la protection de ses intérêts ». Pour rappel, le 23 mars 2022, la police avait envahi les locaux de la Bourse de travail, située au quartier Messa à Yaoundé, pour empêcher une conférence de presse que ces présidents des syndicats des transports s’apprêtaient à tenir.
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